Un immeuble du centre de Beyrouth abritant la chaîne Al-Jazeera et les ambassades de Norvège et d’Azerbaïdjan a été évacué hier à la suite de faux appels attribués à l’entité sioniste exhortant à quitter les lieux, a indiqué une source de sécurité libanaise.

SYNTHÈSE — Des frappes sionistes en série ont visé, hier, plusieurs localités du Liban-Sud et de la Békaa, certaines ayant eu lieu après des appels lancés par l’armée sioniste à évacuer des bâtiments identifiés comme étant «proches d’infrastructures du Hezbollah».

Dans plusieurs messages sur X, accompagnés de cartes, le porte-parole arabophone de l’armée sioniste, Avichay Adraee, a appelé à évacuer plusieurs bâtiments de Sefri, Temnine El-Tahta et Saraïne, dans la Békaâ, ainsi que de Bourj El-Chemali et El-Haouch, à la sortie sud de Tyr, et Abbassiyé et Tayr Debba, dans la même région, au Liban-Sud. Ces lieux ont ensuite été bombardés par l’aviation sioniste.

Si les frappes sur la Békaa ciblaient des endroits relativement isolés, ceux identifiés dans la région de Tyr concernaient des bâtiments bordant la route principale menant du Sud à cette grande ville, dans des régions densément peuplées. À ce stade, aucune information n’a été communiquée sur d’éventuelles victimes.

Fausses alertes

Au cours des dernières semaines, l’aviation sioniste avait déjà mené des frappes sur ces localités, sans avertissement préalable, et elle a effectué d’autres bombardements au Sud et dans la Békaa, également sans avertissement. C’est la première fois cependant qu’elle publie des cartes identifiant des bâtiments spécifiques dans ces deux régions, après avoir lancé des ordres d’évacuation ciblés pour certains raids aériens sur la banlieue sud de Beyrouth.

Dans la capitale libanaise, un immeuble du centre de Beyrouth abritant la chaîne Al-Jazeera et les ambassades de Norvège et d’Azerbaïdjan a été évacué hier, après des alertes attribuées à l’entité sioniste exhortant à quitter les lieux, a indiqué une source de sécurité libanaise.

Toutefois, des sources sécuritaires et diplomatiques ont confirmé à l’agence Reuters que ces menaces étaient «considérées comme fausses».

Combats à la frontière

Les combats se poursuivent entre-temps à la frontière sud. Le Hezbollah a annoncé avoir tiré un «missile guidé» sur deux chars sionistes de type Merkava positionnés sur les hauteurs de Labouné, dans le caza de Tyr, affirmant que l’équipage a été tué ou blessé. Déjà dans la nuit, le parti chiite avait déjà déclaré avoir détruit deux Merkava au même endroit. À 13h (heure tunisienne, ndlr), il a également revendiqué une attaque contre un «rassemblement de soldats israéliens» à Blida, ainsi que contre des militaires «entre Kfar Kila et Adaïssé», dans le caza de Marjeyoun.

Le Hezbollah a aussi attaqué des soldats sionistes dans les fermes de Chebaa, notamment aux positions de «Sadané» et de «la ferme de Berkhata», ainsi que d’autres postés près de la «barrière de Metoula», face à Khiam (Marjeyoun), et à l’entrée de la ville sioniste de Misgav Am à 12h (heure tunisienne, ndlr), qui fait face à Adaïssé.

Le parti chiite a, également, affirmé hier avoir tiré des roquettes contre des troupes sionistes près du plateau du Golan syrien annexé par l’entité sioniste.

L’armée sioniste a, elle, annoncé dans un message sur X avoir assassiné Hussein Mohammad Awada, un «commandant d’un bataillon du Hezbollah dans la région de Bint Jbeil», qui était «responsable du lancement de roquettes depuis plusieurs positions de la région».

Drone abattu

Parallèlement, un porte-parole du commandement opérationnel de la Bundeswehr (armée nationale allemande) a indiqué à l’agence de presse DPA à Berlin qu’un navire de la marine allemande participant à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a abattu un drone au large des côtes libanaises.

La corvette «Ludwigshafen am Rhein», déployée au large des côtés libanaises dans le cadre de la force de l’ONU, a repoussé l’arrivée d’un drone dans un contexte de tensions croissantes dans la région, a déclaré le porte-parole. Le missile sans pilote a été abattu de manière contrôlée au large des côtes libanaises avec un système de défense».

L’Iran, allié du régime syrien, des rebelles houthis, du Hezbollah et du Hamas palestinien, a menacé hier d’attaquer «douloureusement» l’entité sioniste s’il frappait des cibles «en Iran ou dans la région», en riposte à l’attaque de missiles menée par Téhéran sur le territoire sioniste le 1er octobre à laquelle l’entité sioniste a juré de répondre. Cette attaque avait été présentée par l’Iran comme des représailles à l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, imputé à l’entité sioniste, et à celui de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, tué dans une frappe sioniste le 27 septembre près de Beyrouth.

« Stopper l’escalade régionale »

Enfin, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, s’est, lui, entretenu hier au Caire avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Ils ont discuté de la «nécessité de stopper l’escalade régionale» et d’aboutir à un cessez-le-feu au Liban et à Gaza, selon la présidence égyptienne.

En près d’un mois, au moins 1.373 personnes ont été tuées dans le pays, d’après un décompte de l’AFP à partir de données officielles, l’ONU recensant près de 700.000 déplacés.

La Presse de Tunisie avec agences et médias

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